Un Avrekh se confia à moi : « Quand j’étais jeune, j’étais très ému pendant la prière et me concentrais sur ce que je disais, me sentant lié au Maître du monde. Pourtant, à présent, je n’éprouve plus la moindre émotion ni élévation pendant ma prière. Pire que cela, je la ressens parfois comme un poids trop lourd à porter. Comment cela se fait-il ?
– Quand tu vas au Beth Haknesset, lui répondis-je, pense que tu t’y rends pour prier le Maître du monde, Lui parler, Le remercier pour les merveilleux cadeaux qu’Il t’a donnés et Lui en demander pour la suite. Perds ta vieille habitude de considérer que, du fait que tu t’es réveillé, tu n’as d’autre choix que d’aller au Beth Haknesset.
Imagine-toi un ouvrier qui rentre chez lui après une journée de dur labeur. Il a deux possibilités : soit y aller parce que c’est son habitude et ce que tout le monde fait, soit s’y hâter, impatient de retrouver les siens, de dîner et de partager la soirée avec eux – dans ce cas, il se dirige vers sa demeure avec joie.
De même, quand un Juif va prier à la synagogue, il faut que, déjà en chemin, il se prépare à la prière et se dise : “Je vais dans quelques instants parler au Roi du monde. J’ai la possibilité de Lui confier toutes mes difficultés ; je peux tout Lui demander.”
Quand il arrivera à la synagogue après une telle préparation personnelle, sa prière émergera de son cœur, de son intériorité. Il y ressentira émotion et élévation, comme un fils qui parle à son père.