Bamidbar

Un dirigeant, un vrai

Pourquoi la Torah n’a-t-elle pas employé plutôt la forme ‘’et de Réouven’’ c'est-à-dire ‘’et le représentant de Réouven…’’.  La lettre Lamed en hébreu (Liréouven) ‘’pour Réouven’’ apporte une connotation de don à l’autre.

La Torah vient ainsi nous enseigner que tout homme choisi pour diriger un groupe de personnes, comme le maire d’un village, un président, un enseignant ou un père de famille, chacun doit toujours se souvenir que son rôle n’est pas de s’élever au-dessus des autres. Au contraire, son objectif doit être de prodiguer le meilleur à son assemblée, de la servir fidèlement. La Torah veut ainsi nous dire que celui qui va ‘’donner’’ qui va ‘’apporter’’ à la tribu de Réouven, c’est Elitsour Ben Chédéour. Et ainsi de suite pour toutes les autres tribus.

Ainsi, tout parent, tout professeur ayant en charge des enfants, des élèves, doit toujours avoir bien en tête une image claire de son objectif. Nous devons nous rappeler en permanence de qui nous avons reçu ce rôle suprême. Nous devons sans cesse nous investir, construire et élever ceux dont on a la charge. Agir ainsi nous permettra d’éviter des colères inutiles, des échecs personnels. Une telle conduite justement, nous apprendra à toujours voir le bien chez l’autre.
 
Les enfants, les élèves ont un don pour repérer si  la personne qui se trouve en face d’eux recherche uniquement son propre honneur ou si elle les aime véritablement. Le cœur de l’enfant n’est pas à la portée de tous. En revanche,  dès que l’enfant est convaincu du bien fondé de ses paroles, il tendra l’oreille à ses judicieux conseils. Il agira au mieux et cherchera toujours à s’améliorer, même si cela lui demande de nombreux efforts.
Et c’est ce que nous disent nos Sages (Pirké Avot 4,12) : ‘’Que l’honneur de ton élève te soit aussi important que le tien’’.  En d ‘autres termes, bien qu’il soit permis et même parfois impératif de gronder un élève, il nous est néanmoins strictement interdit de lui faire honte ou de le rabaisser lorsqu’on le réprimande.  L’enseignant doit examiner minutieusement l’erreur commise et lui enseigner comment agir mieux la prochaine fois. Cette façon d’agir peut et doit être adoptée par tout dirigeant qui voit son rôle non pas comme une opportunité de se pavaner mais au contraire comme un don à l’autre.

Un tel dirigeant fera toujours son maximum pour encourager ses administrés par des paroles de foi et de confiance. Un tel père se fatiguera pour prodiguer à ses enfants la meilleure éducation possible dans des écoles de Torah même s’il doit pour cela parcourir une distance plus importante. Un tel père cherchera à être un exemple dans sa pratique des Mitsvot, celles envers son Créateur tout autant que celles envers son prochain. Une telle personne s’apercevra alors quelques temps plus tard que ses enfants, ses élèves, lui rendent son bien, son honneur. Ils lui montrent la valeur qu’il incarne à leurs yeux. Ils lui montrent qu’ils aiment entendre ses conseils et qu’ils s’acharnent à appliquer ses enseignements dans l’amour et la joie.
 
Existe t-il plus belle satisfaction ?
 
Chabbat Chalom

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