Sa mère fit le voyage d'Irak au Maroc pour recevoir une bénédiction du juste Rabbi Yaakov Abuhatzeira. En attendant son tour pour être béni, elle s'occupa avec dévouement des pauvres et des malades qui eux aussi espéraient être reçus par le Tsadik. Voyant sa bonté, Rabbi Yaakov l'a béni pour qu'elle ait un fils qui illumine les yeux d'Israël en Torah. À l'âge de sept ans, l’enfant est tombé dans un puits profond et était en grand danger. Il a miraculeusement survécu. Depuis, il s'est engagé à consacrer toute sa vie à la Torah. Quand il est venu en Israël il a pèleriné la tombe de « Benayahou ben Yehoyada » et senti une grande douceur dans sa prière réalisant que son âme était de la même racine. C'est pourquoi il a appelé ses livres au nom du verset se référant à ce juste: « Benaya, fils de Yehoyada, Ben Ich 'Haï, énergique… ».
Un jour, deux sages ont étés contraints par politesse à participer à un repas de Mitzva offert par un riche habitant de leur ville. Ils éprouvèrent une grande peine à devoir être assis pendant des heures parmi les invités qui se conduisaient parfois avec un grave manque de dignité. Ils étaient aussi attristés d'avoir dû interrompre le cours habituel de leurs études et d'avoir manqué la prière du tikoun hatsot, en souvenir du temple. L'un des deux sages semblait participer à la joie générale, alors qu'en réalité il poursuivait discrètement son étude. Arrivée l'heure prévue pour le tikoun hatsot, il fit semblant de somnoler et récita à voix basse les textes de la prière. En revanche, son compagnon, dès le début du repas, ne pouvait pas supporter l'ambiance, le visage en colère et les mouvements nerveux, il attendait avec impatience la fin de la réception. Minuit arrivé, il ne put résister et s'assis sur le sol devant tous les invités, pour se lamenter sur la destruction du temple en lisant le tikoun hatsot comme il est d’usage. Ecumants de rage, certains des invités injurièrent les sages et leur comportement, la Torah et ceux qui l'étudie. Ce n'est qu'en observant l'attitude apaisante du premier sage qu'ils se calmèrent.
L'histoire ci-dessus est racontée par Rabbi Yossef Haïm dans son livre « La grâce des pères-Hasdei Avot » dans son commentaire sur la Michna pour illustrer le passage « L'étude de la Torah est belle associée au Derech Eretz-bonne conduite». Même lorsque la Torah nous demande une certaine conduite, si la chose risque de choquer, il faudra agir intelligemment. Chacun saura trouver un moyen pour accomplir la volonté de son créateur sans blesser les créatures. Dans sa grande humilité, le Ben Ich Hai n'a pas précisé qu'il était lui même le protagoniste de cette histoire.