« Zévouloun occupera le littoral des mers » (Béréchit 49,13)
« Zévouloun sera au littoral des mers et y fera du commerce, pendant que Issakhar s’adonnera à la Tora. L’un et l’autre se trouveront ainsi associés dans ce monde-ci et dans le Monde futur. » (Yalqout Chim’oni 161)
A ce propos, rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou p.83) citait la bénédiction de Moché formulée à ces deux tribus : « Sois heureux, Zévouloun, dans tes voyages, et Issakhar dans tes tentes » (Dévarim 33,18) et le Midrach de l’interpréter en ces mots : « “Sois heureux Zévouloun dans tes voyages“ – lorsque tu quitteras ce monde. Pourquoi cela ? Parce que “Issakhar est dans tes tentes“. » Autrement dit, Zévouloun n’a pas d’inquiétude à avoir quant à sa part du Monde futur, et il peut d’ores et déjà s’en réjouir. Et ce, parce qu’« Issakhar est dans ses tentes » – l’étude à laquelle Issakhar s’adonne est aussi la sienne, car seul son soutien financier lui permet de s’y consacrer de la sorte.
Une idée semblable est évoquée dans ce passage du Talmud (Bérakhot 17a) : « Les femmes, quel mérite ont-elles ? Elles ont le mérite d’attendre que leurs maris reviennent de la maison d’étude, et d’amener leurs fils étudier à la synagogue [la coutume voulait en ces temps que les enfants reçoivent leur instruction d’un précepteur à la synagogue – Rachi]. »La question de la Guémara ne manqua pas d’étonner les commentateurs, dont Rabbi Yonathan de Prague : les femmes ne sont-elles pas tenues de respecter toutes les interdictions de la Tora ? En outre, n’ont-elles pas aussi le devoir d’observer toutes les mitsvot dont l’accomplissement ne dépend pas du temps ? Que signifie donc cette question : « Quel mérite ont les femmes ? » ? Le maître répondait par l’explication suivante : s’il est incontestable que les femmes ont le mérite de nombreuses mitsvot, elles sont cependant privées du mérite de l’étude de la Tora, celle-ci ne leur étant pas destinée. Or le Talmud ne peut concevoir que ce privilège puisse faire ainsi défaut à la gent féminine, et c’est ce qui motiva la question : « Quel mérite ont-elles en matière d’étude de la Tora ? » La réponse laisse donc apparaître qu’en appuyant l’étude de leurs maris et de leurs enfants, les femmes détiennent elles-mêmes un véritable mérite de la Tora !
Cet extrait est issu du livre « Lekah Tov » publié par les éditions Jérusalem Publications, avec leur aimable autorisation. Tous droits réservés.